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miércoles, 17 de septiembre de 2014

Une saison en enfer > Una temporada en el infierno (Arthur Rimbaud)


"Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les coeurs, où tous les vins coulaient.
 Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. - Et je l'ai trouvée amère. - Et je l'ai injuriée.
 Je me suis armé contre la justice.
 Je me suis enfui.Ô sorcières, ô misère, ô haine, c'est à vous que mon trésor a eté confié!
 Je parvins à faire s'évanouir dans mon esprit toute l'espérance humaine. Sur toute joie pour l'étrangler j'ai fait le bond sour de la bête féroce.
 J'ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J'ai appelé les fléaux, pour m'étouffer avec le sable, le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie.
 Et le printemps m'a apporté l'affreux rire de l'idiot.
 Or, tout dernièrement m'étant trouvé sur le point de faire le dernier couac! j'ai songé à rechercher le clef du festin ancien, où je reprendrais peut-ètre appétit.
 La cherité est cette clef. - Cette inspiratión preuve que j'ai rêvé!
 "Tu resteras hyène, etc...", se récrie le démon qui me couronna de si aimables pavots. "Gagne la mort avec tous tes appéttits, et ton égoïsme et tous les péchés capitaux."
 Ah! j'en ai trop pris:  - Mais, cher Satan, je vous en conjure, une prunelle moins irritée!  et en attendant les quelques petites lâchetés en retard, vous qui aimez dans l'ecrivain l'absence des facultés descriptives ou instructives, je vous détache ces quelques hideux feuillets de mon carnet de damné.
...
 En otro tiempo, si recuerdo bien, mi vida era un festín en el que todos los corazones se abrían, en el que todos los vinos corrían.
 Una noche, senté a la belleza en mis rodillas. - Y la encontré amarga. - Y la injurié.
 Me he armado contra la justicia.
 He huido. ¡Oh brujas, oh miseria, oh rencor, a vosotros fue confiado mi tesoro!
  He logrado  borrar de mi espíritu toda humana esperanza. Sobre toda alegría, para estrangularla, he ensayado la sorda acometida de la bestia feroz.
 He llamado a los verdugos para roer, mientras perecía, la culata de sus fusiles. He invocado las plagas para ahogarme con la arena, la sangre. La desgracia ha sido mi dios. Me he secado con el aire del crimen. Y he jugado buenas partidas con la locura.
 Y la primavera me regaló la risa horrible del idiota.
 Pero, hallándome hace poco a punto de entonar el último "gallo", se me ocurrió la idea de buscar la clave del antiguo festín, donde quizá recuperase el apetito.
 La caridad es esa llave. - Esta inspiración muestra que he soñado!
 "Seguirás siendo hiena, etc..." exclama el demonio que me coronó con tan agradables amapolas. "Gana la muerte con todos tus apetitos y tu egoísmo y todos los pecados capitales".
 Ah!, demasiado harte estoy de eso: - Pero, querido Satán, yo te conjuro: !una pupila menos irritada! Y, a la espera de algunas pequeñas infamias pendientes, para ti, que prefieres en el escritor la ausencia de facultades descriptivas o instructivas, arranco estas pocas hojas horribles de mi carnet de condenado.
 ARTHUR RIMBAUD